" Il est des combats qui ne s'oublient pas. Il est des lumières qui ne s'éteignent jamais."
André VALLINI, cité par Fabien FOURNIER, Isère Magazine, juin 2005.

Le Commandant MAUDUIT

Antoine Ignace Marie André VANDERSTEEN MAUDUIT LARIVE naît le 8 février 1902 au Chesnay dans le département des Yvelines (1). Il est le sixième d'une famille de 10 enfants qu'élèveront Germain Albert Félix et Louise Marthe BOURBON.

Après des études en Belgique, puis à l'École La Mennais à Ploërmel, en 1920, il s'engage dans l'armée coloniale. Il quitte l'armée en juin 1923 avec le grade de lieutenant de réserve.

Le 3 novembre 1925, à Versailles, il épouse Huguette Henriette LEGRAND, fille de Paul Émile LEGRAND et d'Angelina JOSSET.

Après diverses expériences de retour à la vie civile - il a notamment rencontré Marcel ARNAUD, hôtelier à Gap, avec lequel il a développé l'idée de retour à la terre et fondé une ferme coopérative - entrecoupées de retours à la vie militaire, il rejoint le 433ème Régiment de pionniers au début de la guerre de 39-40, puis le 12ème Régiment étranger d'infanterie fondé en février 1940 si durement éprouvé lors de la bataille de Soissons (2).

Fait prisonnier à Nanteuil le 12 juin 1940, il est interné à l'Oflag V A de Weinsberg (3). C'est là qu'il rencontre l’abbé PERRIN qui lui fait découvrir la dévotion à Notre Dame de La Salette et le veynois Gabriel ROSANVALLON qui lui signale les possibilités qu'offre le domaine de Montmaur comme centre de Résistance (4). Cette famille jouera un rôle important dans les années qui vont suivre, les deux frères ROSANVALLON, Gabriel et Georges, seront les compagnons de résistance de MAUDUIT.

En tant qu'officier des troupes coloniales, Antoine MAUDUIT est libéré au début de 1941, affecté au 65ème régiment d'infanterie stationné à Avignon, puis aux troupes coloniales de Fréjus.

À Montmaur

En juin 1942, avant même sa démobilisation, Antoine MAUDUIT loue le Château de Montmaur comme le lui a suggéré Gabriel ROSANVALLON. Le château devient officiellement le siège de l'association "La Chaîne" dont le nom a été choisi en hommage à Notre-Dame de la Salette (5). Mais sous la couverture d'un centre d'accueil pour prisonniers libérés ou évadés, MAUDUIT crée une véritable organisation de résistance active comprenant des personnes en situation irrégulière. Ainsi, on peut dire que, dès cette époque, Montmaur devient l'un des premiers maquis de France. À partir de novembre 1942, le commandant MAUDUIT accueille aussi des militaires démobilisés de l'armée de l'armistice et des jeunes réfractaires au Service du Travail Obligatoire en Allemagne instauré en février 1943.

C'est à Montmaur qu'Arno KLARSFELD, évadé, passe deux mois en compagnie de sa famille avant de rejoindre Nice (6) et dans le château que le futur président MITTERRAND séjourne de façon épisodique à la fin de 1942 et au début de 1943. Il aura l'occasion de connaître la vie rude des gardes forestiers car il sera hébergé pendant 21 jours par le garde Gaston ALLEAUME et sa femme Renée aux Sauvas (7).

Au château de Montmaur sont fabriqués des faux papiers et des plans d'évasion expédiés dans les camps grâce à un réseau très structuré (8). Mais l'action est beaucoup plus complexe. Montmaur c'est aussi une sorte d'école de cadres où l'on tente de penser l'après guerre dans un esprit de reconstruction individuelle morale, civique et patriotique, tout en se préparant aux combats de la Libération dont tous savent qu'ils seront très durs.


22 août 1943, Résistants aux Sauvas : à gauche, Gaston Alleaume, debout, Antoine Mauduit.

Plusieurs maquis sont crées dans les alentours sous la couverture officielle d'exploitations agricoles et de chantiers forestiers fabriquant du charbon de bois.

À Montmaur comme dans le Dévoluy, ils reçoivent une aide sans faille des habitants qui font l'impossible pour les accueillir, les soutenir et les approvisionner en nourriture.

En juin 1942, Michel CAILLIAU (9), Jacques DE MONTJOYE, Marcel HAEDRICH, Etienne GAGNAIRE (10), Jean ROUSSEL et François MITTERRAND (11, 12) et d'autres, rassemblés au château de Montmaur, envisagent la création d'un rassemblement des prisonniers de guerre.


Avril 1943, sur le sentier des Sauvas.


Mars 1943, devant le château de Montmaur.

Cette idée se concrétise lors de la réunion tenue au château de Montmaur le 13 février 1943. Il est décidé la création du RNPG (13) et son implication dans la résistance. Mais si le commandant MAUDUIT accepte de figurer parmi les membres de la direction collégiale, il tient à garder son indépendance et sa liberté de mouvement. "La Chaîne", ne sera inféodée à aucune des structures du RNPG. En prévision des futures actions militaires, MAUDUIT préfère se placer sous le commandement de l'ORA (14) dont le responsable pour les Hautes-Alpes est le lieutenant-colonel DAVIRON.

Depuis Montmaur, Antoine MAUDUIT est en relation à travers toute la France avec différentes personnalités et organisations de la résistance. En mars 1943, il souhaite prendre contact avec les Forces Françaises Libres de Londres et, pour ce faire, accompagné de Jacques DE MONTJOYE et de Michel CAILLIAU, il rencontre Pierre JULITTE alias "GUY", chargé de l'organisation des transmissions clandestines avec l'Angleterre.


Devant l'hôtel Sarrazin.

Enfin, dès octobre 1943, le commandant MAUDUIT, participe au réseau de renseignements "Mathilda" qui préparait des parachutages. Plusieurs parachutages sont organisés dans la région de Montmaur.

On comprend l'importance que la capture de celui que la Gestapo connaît sous le nom de "l'homme au chaussettes blanches" pouvait avoir pour les Allemands.

L'arrestation

Le 29 janvier 1944, certainement à la suite d'une dénonciation, MAUDUIT est arrêté dans le village du Saix, près de Veynes ; sept autres habitants du village le sont avec lui : l'abbé CHALMEY curé du village, Fernand PELLOUX, Julien BOREL, Marcel PEUZIN, Lin ILLY, Ernest GAY et Edmond GUEYRAUD. Certains d'entre eux sont envoyés pour le STO ; GUEYRAUD s'évade du train qui le conduit en Allemagne.

MAUDUIT, CHALMEY et PELLOUX sont tous les trois, déportés dans les camps d'extermination allemands. Fernand PELLOUX décèdera dans des conditions atroces le 13 novembre 1944 à Melk (Autriche) (15). Quant au curé CHALMEY, revenu de déportation en Mai 1945, il a été libéré trois jours seulement avant son passage programmé en chambre à gaz. Il portera toute sa vie les stigmates de sa détention.

Après l'arrestation de MAUDUIT, les maquis Montmaurins passeront sous le contrôle du Commandant TERRASSON-DUVERNON, responsable du secteur E (Lus-la-croix-haute et ultérieurement Dévoluy).

Quant au RNPG, le 12 mars 1944, il fusionnera  avec deux autres mouvements, le MRPGD (16) et le CNPG (17), et deviendra le MNPGD (18) dont MITTERRAND prendra la présidence. Cette opération s'est faite sous la pression du gouvernement d'Alger qui souhaitait voir tous les mouvements combattants réunis au sein des Forces Françaises de l'Intérieur.

Le commandant MAUDUIT est déporté à Buchenwald, le 12 mai 1944, puis en juillet 1944, au camp de Dora où il travaille à la fabrication des fusées V1 et V2.

En avril 1945, il retrouve Pierre JULITTE au camp de Bergen-Belsen. À la libération du camp et après avoir participé à l'organisation du rapatriement des déportés, il est rapatrié. Sur la route du retour, son état de santé nécessite son hospitalisation à l'hôpital de Sulingen.

Il y décède d'épuisement (ou de pleurésie ?) le mercredi 9 mai 1945. Son corps est inhumé au cimetière Protestant Luthérien de Sulingen (19).

À titre posthume, le commandant MAUDUIT est décoré de la médaille de la Résistance et de la croix de guerre avec palme.

Les Cérémonies Commémoratives

En 1949, un comité d'honneur, présidé par François MITTERRAND, se constitue dans le but de réaliser le voeu du commandant MAUDUIT qui souhaitait être enterré à Montmaur. L'inhumation a lieu le 9 octobre 1949 sur la colline de Sainte Philomène dominant la plaine de Montmaur. Une croix mélangée d'une ancre de marine surplombe le tombeau. Cette croix rappelle l'insigne du 12ème REI qu'il portait en 1940,  mais c'est aussi une référence à Sainte Philomène (20) ; gravés en creux dans les branches de la croix, trois lys et un glaive sont probablement des références aux blasons de ses ancêtres (21).

Plus tard, des anciens de "La Chaîne" et des membres des Mouvements de Prisonniers et Déportés ont souhaité rendre un nouvel hommage à MAUDUIT en apposant une plaque commémorative à l'entrée du Château de Montmaur. Le 20 août 1986, cette plaque est inaugurée par le Président François MITTERRAND à l'occasion d'un voyage dans les Hautes-Alpes (22).

Dans son allocution, le Président, soulignant l'esprit de solidarité, de tolérance et de sacrifice que le commandant MAUDUIT avait su inculquer à tous ceux qui avaient fréquenté Montmaur, dira de celui qui forçait l'admiration de tous :

Je n'ai pas rencontré dans ma vie cinq personnes d'un tel rayonnement.


22 août 1987 : L'hommage des survivants (23)
© Jacques Auguste COLIN

Chaque année pour le 22 août, les anciens se réunissent à Montmaur pour une cérémonie commémorative.

Au mois d'août 2005, la ville de Veynes lui a rendu hommage en donnant son nom à l'une de ses places. À cette inauguration étaient présents sa nièce ainsi que 3 des 5 derniers anciens du maquis "La Chaîne" : ROUX, GLISE et SAUVAGE. En relatant la cérémonie, la vie et l'oeuvre du commandant MAUDUIT, ce dernier a écrit dans un article publié par l'hebdomadaire "Alpes et Midi" (24) :

 

En lui rendant aujourd'hui un hommage solennel, la ville de Veynes honore indirectement ceux de ses citoyens qui, à l'instar des frères Rosenvallon, notamment, ont apporté leur concours à l'oeuvre du commandant Mauduit.

Quant aux habitants de Montmaur, il se souviennent de sa gentillesse et se rappellent qu'il était toujours prêt à leur rendre service : un exemple, c'est lui qui conduisit ma grand mère malade à l'hôpital de Gap.

Les morts de l'association

Dans la grande salle du rez-de-chaussée du château de Montmaur, lieu d'asile des premiers éléments de « La Chaîne », une plaque rappelle le souvenir des morts de l'association. Au-dessous d'une chaîne symbolique, gravée dans la pierre, une inscription :


A la mémoire des camarades de
La Chaîne
morts au champ d'honneur de la Résistance
1943-1945

Commandant MAUDUIT, Croix de Guerre, Médaille de la Résistance
Président fondateur de La Chaîne

Lieutenant BEAUDUIN DE BELLEVAL, Croix de Guerre

M. BARROIS
R. DENT
R. VANAEGUE

R. SCHUH
J. MAURY
P. POUTRAIN
L. CANET
J. MEDICUS
A. REVEILLES
L. DEFRENE

 


  1. Il ne s'agit pas dans cette page de retracer de façon la plus complète la vie et l'œuvre du commandant MAUDUIT, mais plutôt de signaler son action au Château de Montmaur. Pour une vision plus approfondie, on pourra consulter le site web réalisé par son neveu Pierre AMIOT :  http://lachaine.chez-alice.fr/
  2. Il verra disparaître dans cette seule journée le tiers de son effectif et sera cité à l'ordre de l'armée.
  3. Près de Stuttgart.
  4. Gabriel ROSANVALLON fera régulièrement partie du comité directeur de l'association "La Chaîne".
  5. L'association se nomme "La Chaîne" en hommage à Notre-Dame de la Salette, "la Vierge aux Chaînes", pour laquelle les prisonniers du camp de Weinsberg, notamment, manifestaient une profonde dévotion et qu'ils priaient de les délivrer en ces termes : "Notre-Dame de La Salette, qui portiez des chaînes, délivrez-nous de notre captivité." Sous la couverture d'une société coopérative d'exploitation agricole et forestière, créée et déclarée régulièrement à la préfecture de Gap au mois d'août 1942.
  6. Laurent GREILSAMER, "En marge du procès de Klaus BARBIE", Le Monde, Lundi 11 mai 1987, p. 7.
  7. Ch. PAUMIER, "De l'autre coté de BURE, il y a un demi siècle", Dévoluy magazine, N°28, Janvier 1993.
    Bien que la présence aux Sauvas de celui qui deviendra Président de la République soit assurée, un doute persiste sur la durée de ce séjour dans des conditions de vie aussi frustes. Il a aussi fait de brefs séjours au Beylon.
  8. Henri PHILIPPE, dit HARDY, était un des responsables de la fabrication des faux papiers :
    "Héros de la Résistance, Hardy était resté au château de Montmaur, étant adjoint du Commandant Antoine MAUDUIT. Spécialement chargé de la fabrication des faux papiers pour les résistants et les juifs, il avait dû quitter la région en février 1944 à la suite d'arrestations d'agents de son réseau. Etabli à Grenoble, arrêté, questionné et torturé par la Gestapo, ne donnant aucun nom de ses amis, Hardy fut déporté en Allemagne, à Buchenwald où sa robuste constitution lui permit de retrouver la liberté en mai 1945 lors de l'avance alliée".
    Extrait de "Rétro vision Juin 1965", Alpes et Midi, n°4145, 10 juin 2005.
  9. Michel CAILLIAU est le neveu du général DE GAULLE. Il dirige alors le réseau Charrette.
  10. Marcel HAEDRICH et Etienne GAGNAIRE sont les animateurs d'un mouvement de prisonniers.
  11. Jean ROUSSEL et François MITTERRAND appartiennent tous les deux à l'administration de Vichy.
  12. Cécile CHAMBRAUD, commentant le livre de ROUSSEL, écrit :
    "M. ROUSSEL, auteur d'un livre de souvenirs sur Vichy, réserve naturellement une place à part au président de la République, "homme particulièrement intelligent, secret, ambitieux et réaliste". C'est par son intermédiaire, se souvient-il, que M. MITTERRAND était entré au commissariat au reclassement des prisonniers et qu'il avait fait la connaissance d'Antoine MAUDUIT, à l'origine d'un groupe d'entraide, puis de résistance, d'anciens prisonniers de guerre."
    Cécile CHAMBRAUD, "M. Mitterrand préface un livre de souvenirs sur Vichy", Le Monde, Vendredi 27 janvier 1995, p. 7
  13. Après la disparition d'Antoine MAUDUIT et la démission de son épouse Huguette de la présidence de l'association "La Chaîne" en janvier 1946, Jacques DE MONTJOYE et François MITTERRAND se succéderont à la tête de l'association dont le bureau administratif est à Paris.
  14. Organisation de Résistance de l'Armée
  15. J.O n° 199 du 27/08/1996 page 12849, présenté sur le site web : http://www.mortsdanslescamps.com
  16. Mouvement de Résistance des Prisonniers de Guerre et des Déportés.
  17. Comité National des Prisonniers de Guerre.
  18. Mouvement National de la Résistance des Prisonniers de Guerre.
  19. Un autre Montmaurin décèdera en déportation. Il s'agit de Paul Émile PIDOLOT né le 30 juillet 1907 à Charmes (Vosges), décédé le 20 mars 1945 à Dachau (Allemagne). J.O. n° 290 du 14/12/1997.
  20. L'ancre rappelle le martyre de Sainte Philomène que ses tortionnaires tentèrent de noyer dans le Tibre, une ancre attachée autour du cou. Alors que la croix est symbole de foi, l'ancre symbolise l'espérance.
  21. Communication personnelle de son neveu, Pierre AMIOT.
  22. Patrick JARREAU décrit ainsi la cérémonie :
    "Le 20 août 1986, à l'occasion d'une visite dans les Hautes-Alpes, le chef de l'État se rend à Montmaur, où il avait séjourné à la fin de 1942 et au début de 1943, pour rendre hommage à Antoine MAUDUIT, cofondateur avec lui du Mouvement national des prisonniers de guerre et des déportés (MNPGD), mort en déportation. Les anciens du mouvement et ceux du réseau de résistants La Chaîne font une haie d'honneur au président de la République, que plusieurs d'entre eux tutoient."
    Patrick JARREAU, "Les révélations sur la jeunesse de François Mitterrand et ses relations avec l'ancien secrétaire général à la police de Vichy", Le Monde, Vendredi 9 septembre 1994, p. 9.
  23. Cette toile a été réalisée par Jacques Colin. C'était le plus jeune des maquisards de Mauduit, réfractaire au STO de la Région du Nord, arrivé à Montmaur le 20 février 1943 en compagnie de Marcel Lévèque et Clément Merschaud, (tous deux disparus). Aujourd'hui, en 2007, il est âgé de 83 ans et se trouve être, avec Sauvage, Glise, Roux..., l'un des derniers survivants des compagnons de Mauduit.
    La toile est actuellement visible dans l'atelier du peintre à Tournus, a été présentée et protége de 1988 à 2006, dans la chambre du Commandant Mauduit, dite de "la Chaîne" au Château de Montmaur. M et Madame LAURENS, propriétaires du Château, en furent les dévoues conservateurs.
    Sans juger de sa valeur artistique, cette œuvre a une grande importance pour son auteur et pour l'Histoire. Elle représente les anciens des maquis de Montmaur se recueillant le 22 août 1987 sur la tombe de Mauduit, sur la colline de Sainte Philomène. Réalisée à partir d'un simple croquis sur site et sans artifice photographique, toutes les personnes représentées, anciens de Montmaur, sont parfaitement identifiables par leur silhouette, caractéristique pour qui les a connus. Au mois d'août 2006, nombre d'entre elles étaient déjà disparues. Sur l'agrandissement, on peut reconnaître, de droite à gauche: Madame Alleaume (†), Monsieur Alleaume (†), Pierre Salingardes (O.M. (†)), Monsieur Roussel, le Cdt Terrasson (†), ??, Mademoiselle Mauduit (†) , R. Rollet ?, ?, ?, Michel Sauvage, le Cdt Wolf (†), H. Roux, ?...
  24. Michel SAUVAGE, "60 ans après, le Pays du Buech se souvient", Alpes et Midi, n°4158, 9 septembre 2005 et n°4159, 16 septembre 2005.